jeudi 24 septembre 2009

Conversation avec mes squelettes

6 kilos en 40 min, un d'extra... I was sooo powerful at the end!

Tout a commencé dans le hall. C'était le premier squelette. Il est disparu un midi du bureau et je ne l'avais jamais revu depuis. En fait, au bureau, on se parlait en catimini. Il ne s'ouvrait pas aux autres. Par contre, alors qu'on s'entraînait en piscine ensemble, il avait ce sourire, cette lumière dans les yeux, celle qui a illuminé le hall alors qu'en excuses il s'est mis à se confondre, pour son départ précipité, concevant qu'il aurait pu au moins me faire confiance à moi. Alors je lui ai fais confiance, le rassurant de ne pas s'en faire puisque de toute façon ce sont aussi mes derniers jours. Je vais manquer son anglais mélangé de son accent arabe puis l'odeur des plats chauds cuisinés par sa mère. Puis je lui ai fait mes hommages d'adieux en quelques sorte, fini le partenariat d'entraînement qui était notre seul battement cardiaque.

Sur le premier pont, j'ai croisé un retraité qui semblait se ballader avec un ancien confrère, commissionnaire. C'est à ce moment, à moins d'un kilo du hall, que l'autre squelette s'est posé devant moi. Je l'ai fait naître, attiré sa foudre, en lui disant que c'est probablement à ce vieux qu'il ressemble maintenant, sans ma jeunesse. Puis j'ai eu honte de ma pensée, de ma méchanceté. J'ai continué les injures, toutes celles que j'avais sur le coeur, tous les exemples qui se sont déroulés devant mes yeux alors que j'entendais mes pieds continuers de frapper le sol à un rythme régulier. On ne choisi pas nos souvenirs. Et ce midi, je sais qu'il sais que je suis mais pas lui. Je l'ai finalement renvoyé chez lui, rendu au 5 kilo, quand la voix électronique m'a averti avoir atteint mon objectif. Pauvre voix, elle n'avait rien vu de ma détermination encore.

J'ai senti l'air se fendre, m'offrir le passage. Mes pieds allaient chercher le sol loin devant. Mes poumons refusaient de se recontracter. Chaque enjambée était plus puissante que la précédente. Je suis arrivée aux marches sans même prévoir ralentir mon rythme cardiaque. Puis comme une poule pas de tête, je les ai enjambée deux par deux pour les 20 premières. Je voyais l'exploit s'accomplir (je ne m'était pas enfargée). Puis j'ai ralenti mais continué au pas de courses, vire à gauche, vire à droite. Il en restait 30 avant le sommet. J'ai pris mon élan sur le plateau et à coup double je suis tombé nez à nez avec un autre squelette au sommet.

En fait, il ne le sait pas encore qu'il en est un. Il n'avait pas encore lu.

2 commentaires:

  1. C'est que vous êtes toujours en train de courir, vous!

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  2. Un constat: quand ce n'est pas au sens propre du terme, c'est au sens figuré. :))

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